A • Recherches •
III Formes ouvertes 05 [écriture] Notes et pensées, 2020-… [poésie] Prépositions, De l’espace, février 2020 - [poésie] Éclats, De l’âme, février 2020 / 04 [son] Mélodie 01, Mercredi des Cendres, 1 min 36, mars 2020, Saint-Étienne - [son] Déambulation 01, Rhizome, 1 min 46, décembre 2019, Saint-Étienne / 03 [image] Visuels pour Pryapisme (formation musicale de Clermont-Ferrand), 2015-2018 / 02 [interactivité] Essais sur le mouvement, 2011, Chaumont / 01 [image] Carnets et feuilles volantes, 2019-… / II Capture 04 [lecture] Collectes mars 2020, extraits sur l’âme, la beauté et le sens du faire / 03 [photographie] Prises de vue, 2016-2019 / 02 [vidéo]  Motifs, 3 min 47, 2016-2019 / 01 [son] Captures, I Métro Paris, jeu. 02.05.2019 à 12.30, 2 min 51, 2019 - II Violons Montreuil, 17.02.2018 à 20.30, 1 min 46, 2018 / I Méditations
05 [son] méditation 02, Le Grand Bain, 3 min 46, février 2020, Saint-Étienne / 04 [son] méditation 01, Équinoxe, 5 min 28, novembre 2019, Saint-Étienne / 03 [image] image 02, série Ressources, octobre 2019, marqueurs, 458 x 648 mm, Saint-Étienne / 02 [image] image 01, série Ressources, septembre 2019, marqueurs, 458 x 648 mm, Saint-Étienne / 01 [image] Écrans, septembre 2019, marqueurs, 670 x 600 mm, Saint-Étienne
B • Projets •
V Projet Dépouillement 2019 01 [exposition] Dépouillement, exposition Protocole du vivant, juin 2019, Centre d’Art Contemporain Aponia, Villiers-sur-Marne / IV Projet Image, cendres & macules 2018-2019 06 [installation] Stand d’éditions, juillet 2019, Fanzine! Festival, Montreuil / 05 [édition] Dégradés, Paris : 2019. Impression numérique, 148,5 x 210 mm, 8 p. / 04 [exposition] Cendres, juin 2019, atelier l’Insolante, Paris / 03 [édition] Cendres, Paris : 2019. Sérigraphie, 40 ex., 240 x 340 mm, 16 p. / 02 [résidence] Résidence l’Insolante & Fanzine! Festival, avril 2019, atelier l’Insolante, Paris / 01 [résidence] Résidence offset avec M. Duringer (édition Macules, répertoire I. Offset, 210 x 297 mm, modulable de 8 à 28 p. ), Doc! Paris : 2018. / III Projet Image, écrans et résurgences 2018-2019 04 [site web] JG.CH-J, superwebsite! [en ligne]. Disponible sur <http://cargocollective.com/superwebsite> Série Écrans et résurgences, 2018-2019 / 03 [édition] Massifs II, Écrans et résurgences, Paris : 2018 / 02 [édition] Massifs I, Écrans et résurgences, Paris : 2018 / 01 [image] Série Écrans et résurgences, septembre-octobre 2018, techniques numériques, 594 x 841mm, Paris -  [image] Écrans, septembre 2018, techniques mixtes (feutre et graphite), 849 x 603mm, Paris / II Projet Image, peaux et minéralités 2015-2018 / 04 [exposition] Exposition .images, mai 2018, à la galerie Openbach, Paris / 03 [édition] .images 2018, série Peaux et minéralités, Paris : avril 2018. Impression numérique, 210 x 297 mm, 68 p. / 02 [édition] .images 2015, série Peaux et minéralités, Bruxelles : 2015. Impression numérique, 210 x 297 mm, 68 p. / 01 [image] Série Peaux et minéralités, 2015-2018, techniques numériques, 594 x 841mm, Bruxelles / I Projet Improvisation 2011-2012 07 [édition] Improvisation III, édition interactive sur écran, 2012, techniques numériques (interactivité sur le logiciel QuartzComposer), Chaumont / 06 [image] Improvisation I et II, ephemeras post-live, série d’images génératives issues de l’Improvisation audiovisuelle, juin 2012, techniques numériques, 148.5 x 210 mm et 594 x 841mm, Chaumont / 05 [performance] Improvisation audiovisuelle, musique A. Miranda, 4 min, juin 2012, techniques numériques (interactivité et mapping sur les logiciels QuartzComposer et Resolume Arena), 4 min 03, Chaumont / 04 [son] Superposition Modules, essai remix Module 1 (Alva Noto) + Modul8_9 I (Nik Bärtsch), 1 min 43, 2012, Chaumont / 03 [édition-son]  L•s R•v•n•nt•s, d’après Les Revenentes de Georges Perec, essais de mélodies génératives, 1 min 14, 2012, Chaumont / 02 [performance] Recherches autour de l’improvisation, musique A. Miranda, 4 min 40, 2012, Clermont-Ferrand / 01 [édition] Répertoire I, II et III autour d’un vocable de l’imprévu, Chaumont : 2011. Impression numérique, (Répertoire I et II) 148.5 x 210 mm, 112 p. et 106 p., (Répertoire III) 297 x 420 mm

C • Conceptions éditoriales • II Éditions 03 [édition] Dépouillement I, Kremlin-Bicêtre : 2019. Impression numérique, 210 x 297 mm, 166 p. / 02 [édition] Improvisation musicale, Chaumont : 2011. Impression numérique, 148.5 x 210 mm, 130 p. / 01 [édition] Montage et récits, Chaumont : 2010. Impression numérique, 148.5 x 210 mm / I Commandes et collaborations 05 [édition] Alain Barret, Le traversant, 2019. Impression numérique, 148.5 x 210 mm, 56 p. / 04 [édition] Les Enfants Disparus, Les Enfants Disparus, Croatan Edition, 2017. Impression numérique, 105 x 148.5 mm, 88 p. / 03 [édition] Jack Tezam, Opération Tonnerre de l’Est, Croatan Edition, 2016. Impression numérique, 210 x 297 mm. 48 p. / 02 [édition] Elliot Sitbon, Yongma Land, Croatan Edition 2015. Impression numérique, 105 x 148.5 mm, 54 p. / 01 [édition] Skubb et Taïeb, Parution Immédiate, Croatan Edition, 2014. Impression numérique, 148.5 x 210 mm, 68 p.


Après des études en design graphique, Julie Gagne s’est spécialisée dans la conception éditoriale et le livre d’artiste. Elle a travaillé en indépendante pour des commandes, des collaborations et de la recherche en laboratoire (Clermont-Ferrand, Paris, Edimbourg, Bruxelles). Elle enseigne le design graphique dans le cadre d’ateliers et de formations supérieures publiques depuis 2014 (Saint-Étienne, Montreuil, Grenoble). En parallèle, elle poursuit une pratique de recherches visuelles et commence à développer des projets d’installation lors d’exposition et résidence en région parisienne. Depuis 2019, elle ouvre son travail à d’autres écritures, à l’expérimentation de langages propres ; pratiquant l’image, l’écriture et plus récemment le son, dans les champs ouverts de l’installation, la conception éditoriale ou la lecture.

Reliant les questions de formes et de sens, elle quitte le milieu urbain et explore des situations de nomadisme et de silence depuis 2019, à l’observation de ce que le contexte non seulement influe, mais génère et dimensionne la pensée et le faire. Ses intentions se nourrissent d’une approche philosophique et psychologique de ses expériences. Ainsi ses récentes recherches s’ouvrent à une pensée du dispositif en vue de faire émerger des formes (visuelles, sonores ou narratives). Un travail qui tend vers un faire se faire.

Elle vit et travaille actuellement dans la campagne altiligérienne.


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C’est une recherche que je mène autour de la forme, que j’observe pour ses qualités résurgente, réminiscente ou rémanente.

Les qualités résurgente, réminiscente ou rémanente de la forme, je les relie à un des principes de la Gestalt theory (théorie de la Forme) qui pose cet aphorisme radical « il y a forme parce qu’il y a fond ». Autrement dit une forme est forme en ce qu’elle se détache d’un fond, on peut nommer une figure figure parce qu’on peut nommer un milieu. Je trouve cette vision très émouvante en qualité de pensée méditative sur le monde, d’autant plus sublime que c’est un principe fondamental si simple. D’une certaine façon, c’est aussi une manière d’envisager le creux, la contre-forme. Une manière d’envisager du milieu l’entre, le silence, le vide, l’absence ou les présences invisibles. « ce qui est » et « ce qui fait être » comme tenu par ce principe de polarité, un principe duel qui unifie et distingue à la fois. C’est ce qui sous-tend ma pratique aujourd’hui ; révéler des formes qui émergent d’une certaine façon par le moment (une disponibilité au moment), les moyens et le milieu. C’est un travail à l’épure, à la recherche d’un geste minimal. D’un geste déposé, infime, faire se révéler. Le geste n’est pas nécessairement le fait de la main qui dessine. Il peut être le fait d’une intervention simple, d’un déplacement, qui opérera un décalage, un hiatus. C’est pour moi aussi là une problématique de soin ; tenir une vigilance pour la chose du monde, sa fragilité, sa fugacité.

Oui, déposer un geste, ce qu’il suffit pour révéler, trouver l’angle, la manière, l’instant. Saisir à l’épure, dans une pensée du dispositif qui le permet : « donner à voir » vu comme une « mise en scène » des regards. Œuvrer le dispositif plus que la forme directement, « faire se faire ».
Par là aussi, relier la logique du dispositif aux procédés génératifs et matriciels des écritures numériques.

Façonner, œuvrer le cadre et le protocole comme un travail d’écriture en soi ; le travail du script lui-même qui sous-tend une forme qui fait sens, qui dit et fait dire.

Par l’ouvrage du dispositif, écrire le milieu qui portera en fruit, soutiendra la forme, génèrera en contre-forme. Je crois là en la possibilité d’une expérience de beauté, d’émotion. Je crois que le script lui-même du dispositif peut délivrer une émotion littéraire, poétique.

Mes expérimentations de formes tendent à être d’avantage envisagées comme des tentatives de traduction de ce qui est — en œuvrant le dispositif plus qu’en pensant les formes en premier lieu donc — dans l’intention de révéler ce qui est plus que de produire. Forme de méditation sur les dimensions fluctuantes* de spatialité et de temporalité, et sur le rapport au milieu. Sous un prisme ralenti, au fond, des tentatives de traductions d’un réel cosmologique.

* “dimensions spatio-temporelles fluctuantes” pour parler du ressenti de ces dimensions dans un mouvement constant, dans une continuation, dans la sensation que le temps et l’espace se peuvent éprouver dans leur simultanéité et circularité — si tout est vu comme ramassé dans un ici et maintenant. Il ne s’agirait plus alors, dans cet instant ouvert, que de se rendre à l’observation des formes qui émergent à soi dans un miroitement.

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Qui sommes-nous hors le récit ?

Le projet Dépouillement a donné lieu à une exposition, sorte de mise en scène de disparition. Certaines questions ont animées mes expériences tout du long, nourrissant dans un second temps des recherches de langages propres : Quelle interdépendance entre milieu et création ? Y a t’il une nécessité de faire spécifique à un milieu ? Y a t’il d’ailleurs toujours nécessité de faire selon la situation ? Que reste t’il, que subsiste t’il de sa pratique dans un autre milieu ? Qu’est-ce que faire dans un autre contexte ? Qu’est ce qui fait culture à l’épreuve du déplacement ? Comment reconvoquer le sol et le corps dans cet autre maillage culturel défiant l’ici, en étant partout ?

Au fond là, une question existentielle : par le creux, le dépouillement, que reste t’il de soi, sans attribut, sans récit, sans passé ?

Conception éditoriale

Le travail éditorial porte une idée, un récit, un regard, dans une expérience de lecture propre à chaque projet, à chaque objet. On peut dire que l’expérience sensible et la narration même sont dimensionnées par la physicalité propre de l’objet-livre. Il s’agit d’investir et de questionner les différentes manières de mise en œuvre en ce qu’elles font potentiellement sens. Ainsi, le volume spécifique, l’architecture particulière, les choix et gestes techniques, les moyens et procédés de réalisation et de fabrication, le travail de montage et de mise en page, etc. peuvent concourir à la dimension discursive et/ou sensible de l’expérience, par effet de résonance, de complémentarité ou de contre-point au contenu.

Par exemple le geste de montage peut être pensé en ce qu’il prend part à la narration-même contenue.

On pourra là par exemple rapprocher les techniques de montage cinématographique comme l’effet Kouletchov (effet narractif de 2 scènes qui se suivent) au montage éditorial pour travailler la narrativité.

Ainsi s’agit-il de concevoir d’un même mouvement contenu et forme, indépendamment ou ensemble selon l’intention, et par là modeler spatialité et temporalité de l’expérience de lecture.

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Projet de peinture et texte de Skubb et Taïeb, Fanzine Parution immédiate, 2014.

Par un jeu d’imposition radicale, le travail éditorial cherche à réactualiser de façon ouverte le travail des auteurs autour de la physicalité du mot. Le travail textuel des auteurs prend une autre forme de réalité, de radicalité. La matérialité de l’objet ici (livret agrafé) induit des entités pliées en leur centre. De ce fait, le travail a consisté ici à penser la rencontre de ces feuilles A4, premièrement dans un travail d’imposition et de vis à vis. Globalement, l’attention a été portée sur l’agencement dans (et de) l’espace et du temps  : rythme, découpe, combinaison, en vue notamment d’éprouver la plasticité narrative. Un travail de montage et séquençage cinématographique. Ce principe a impliqué la manipulation et l’essai physique des rencontres visuels / textes avant de déterminer la linéarité de la lecture, scellée par l’agrafe. Dans cette même intention, les « barbes » — décalage des feuilles après pliage généralement massicotée pour des raisons de mise au format et de manipulation — ont été conservées ici comme témoin du geste brute de montage, du format de chaque feuille composant le fanzine. Le travail d’annotations et d’indications spatiales ont été travaillés dans une volonté d’architecturer l’objet, par une lecture à plusieurs entrées.
Image et texte sont coupés par ce pli central dans lequel s’évanouit le regard. 

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Projet photographique d’Elliot Sitbon sur le parc d’attraction désaffecté en Corée du Sud, Yongma Land, 2015.

Traduction par Google translate. Travail autour de la notion de traduction, du vide, de la perte, de l’absence. «  Il faut bien admettre qu’il existe deux sortes de traductions  ; elles n’ont ni même fonction ni même nature. Les unes font passer dans une autre langue une chose qui doit rester identique (le sens, la valeur de beauté)  ; elles sont bonnes quand elles vont du pareil au même. Et puis, il y a celles qui jettent un langage contre un autre, assistent au choc, constatent l’incidence et mesurent l’angle. Elles prennent pour projectile le texte original et traitent la langue d’arrivée comme une cible. Leur tâche n’est pas de ramener à soi un sens né ailleurs ; mais de dérouter, par la langue qu’on traduit, celle dans laquelle on traduit.  » Les mots qui saignent, Michel Foucault, L’express, n° 688, 29 Août, pp. 21-22 (sur la traduction par P. Klossowski de L’Énéide, de Virgile, Paris, Gallimard, 1964)

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Projet photographique des Enfants disparus, Les Enfants Disparus, 2017

Travail autour de la disparition, de la mise en récit et de la fiction.

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Projet photographique de Jack Tezam, Tonnerre de l’est, 2016. Expédition et voyage en train de marchandise. Travail autour du mouvement (séquence et fragment) lié à l’expédition et à l’action.